19/09/2022 – En Corée, l’activité économique est repartie sur des bases solides après la crise liée au COVID-19, tirée par la hausse de la consommation, de l’emploi et des exportations, tandis que le pays est moins directement exposé que d’autres économies aux risques provoqués par la guerre d’agression menée par la Russie en Ukraine : c’est ce qui ressort d’un nouveau rapport de l’OCDE.

Selon la dernière Étude économique de la Corée réalisée par l’OCDE, le pays, après avoir géré la pandémie de manière avisée, devrait maintenant s’attaquer à des problèmes de longue date et mettre l’accent sur des réformes structurelles pour pouvoir faire face au vieillissement de la population, développer l’emploi des jeunes, améliorer la protection sociale et favoriser la dynamique des entreprises.

Sur fond de vieillissement démographique rapide qui rend encore plus nécessaire l’assainissement des finances publiques, les projets d’adoption d’une nouvelle règle budgétaire plus rigoureuse sont les bienvenus, peut-on lire dans l’Étude. La Corée devrait également commencer à lever progressivement les aides qui maintiennent en vie des petites et moyennes entreprises non productives. Une telle mesure, conjuguée à la rationalisation des réglementations, pourrait stimuler la concurrence et contribuer à réduire les écarts de productivité entre les grandes et les petites entreprises qui sont à l’origine de disparités dans les niveaux de vie.

La Corée est l’un des pays de l’OCDE où la contraction du PIB a été la plus modeste en 2020, et elle a enregistré ensuite un rebond vigoureux tiré par les exportations en 2021 et au début de 2022. L’emploi a dépassé ses niveaux d’avant la crise, et du fait de la forte demande de produits coréens, la hausse du PIB devrait se poursuivre, quoiqu’à un rythme plus lent du fait des tensions qui pèsent sur la croissance mondiale. Selon l’Étude, la croissance du PIB devrait s’établir à 2.8 % en 2022 et 2.3 % en 2023, l’inflation revenant en deçà de 4 % en 2023 après avoir culminé à 6.3 % en juillet 2022 dans le contexte d’une augmentation des tensions inflationnistes causée partout dans le monde par la guerre en Ukraine.

La Corée n’a avec l’Ukraine et la Russie que des liens commerciaux et financiers limités, et ses stocks de pétrole et de gaz sont considérables. Toutefois, la dépendance à l’égard de ces deux pays concernant des matières premières comme les gaz rares utilisés pour produire des semi-conducteurs montre bien la nécessité d’assurer la résilience et la diversification des approvisionnements en intrants essentiels pour l’industrie. Rendre plus écologique la production d’électricité pourrait accroître la résilience des approvisionnements énergétiques, et une telle évolution est de toute façon nécessaire pour atteindre des objectifs ambitieux en matière d’émissions.

Combler les écarts en matière de sécurité de l’emploi et de protection sociale devrait aussi être une priorité dans un pays où seule la moitié de la population active a actuellement accès aux allocations de chômage. Pour cela, il faudrait assouplir la protection de l’emploi des travailleurs réguliers et développer l’assurance chômage et la protection sociale des travailleurs non réguliers. Le système coréen de prélèvements et de transferts pourrait être amélioré en vue d’accroître les incitations à travailler, surtout pour les travailleurs à faible revenu. Remédier à ces problèmes permettrait aux jeunes de trouver plus facilement un emploi, réduirait les disparités entre hommes et femmes, améliorerait les revenus d’activité des seniors et viendrait étayer la croissance à long terme.